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 Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]

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Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] Vide
MessageSujet: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyLun 1 Aoû 2011 - 19:18

[ J'espère qu'il n'y a pas d'incohérence...
Luminen et Shadow, si vous voulez que je modifie quelque chose, n'hésitez pas!
]
___________________________________

« Aux hommes, femmes et enfants des contrées d’Yggdrasil, je souhaite la bienvenue au cœur de mon royaume. A l’occasion des 100 ans d’une Paix commune au combien indispensable, j’ai souhaité inviter ici-même les habitants d’Yggdrasil, quelle que soit leur race, leur peuple ou leurs coutumes, à venir prendre part aux festivités préparées par notre chère capitale. Tous… Vivez, êtres de toutes contrées. Vous êtes mes invités pour ces quelques jours de partage et de réjouissances, j’espère de ce fait que Mannheim sera à la hauteur de vos espérances. »
    Des acclamations assourdissantes résonnèrent autour de moi. Je n’arrivai pas à comprendre pourquoi. L’homme, du haut d’un balcon, avait fini de parler. Je parvins cependant, grâce aux bribes de conversation que je surpris, à connaître son nom : Cid II. Alors, je me souvins clairement des paroles de Hel : « Part, assez de temps perdu. Mannheim, capitale d’Yggdrasil, l’odieux Yggdrasil, attend ta visite ma chère. Je veux que tu saches, je veux que tu saches tout, que tu me rapportes tout. Tu seras mes yeux à l’heure de l’Orgie organisée par le bon et doucereux Cid II… Tu seras ma vue, Errant. » C’était bien cela… Cid II, lui qui avait organisé ce rassemblement.

    Comment étais-je arrivé là ? Je n’en avais aucune idée. Suite aux paroles de Hel, j’étais arrivée ici. A Mannheim. Aucun de mes souvenirs ne paraissait s’y rapporter, mais je ne perdais pas une occasion d’enregistrer chaque image, chaque son qui m’entourait. Cela m’était utile autant pour ma mission que pour ma recherche perpétuelle de souvenirs. Je me retrouvai alors emportée par le tourbillon d’invités, à l’intérieur du château. « Partage et réjouissances », avait déclaré Cid II. J’eu besoin d’un certain moment pour que le sens de ses mots me reviennent à l’esprit. Une fois que mes pensées redevinrent claires, je pris conscience que les convives s’étaient réunis dans une immense salle.

    Ils étaient nombreux. Des humains pour la plupart, il me semblait, mais ils y en avaient d’autres, à l’apparence différente. Entassés dans une salle décorée de couleurs vives, celles que l’on n’a pas l’occasion de contempler en Helheim. Je marchai sans but entre les convives, observant attentivement tout ce qui se déroulait autour de moi, selon l’ordre de la Dame d’Helheim. Sur leur visage, leur bouche dessinait une étrange courbe. « Sourire ». Ce mot s’imposa à moi, issu d’un néant dont l’entrée m’était interdite, enfoui dans les décombres d’une mémoire troublée. Ils « riaient », aussi. Je fus étonnée de ces démonstrations de « joie », car elles étaient inexistantes dans les landes cendrées du royaume d’Hel. Ces nouveaux mots, que je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir, sonnaient dans mon esprit comme des sons étranges. Je n’arrivais pas à décider s’ils étaient harmonieux ou discordants.

    L’Errante explorait la salle de bal, sans se soucier des regards étonnés qu’on pouvait lui lancer. Car elle ne montrait d’attention à personne en particulier, et à chaque convive à la fois. Elle ne montrait aucun sentiment ; son visage était figé par un masque de neutralité implacable. Son corps illusoire se mouvait, léger et aérien, à travers la salle et tout ce qu’elle recelait. Dans son esprit, elle tentait de comprendre ce qui l’entourait, tout en s’efforçant d’accomplir au mieux sa mission.

    Alors que je partais à la recherche du moindre détail que je pourrai rapporter à la Dame d’Helheim, je fus intriguée par un être, plus petit que les convives. « Enfant », me murmura la petite voix qui me susurrait les mots et leurs significations. J’en avais déjà vu quelques-uns dans la salle, et aux cotés de Cid II. Cependant, celui-ci ne leur ressemblait pas. Ses cheveux, tout comme ses yeux, étaient rouges, me rappelant le ciel d’Helheim. La curiosité s’emparant de moi, je décidai d’engager la conversation. Mon esprit déversa alors ces paroles dans le sien :
« Cher garçon, permettez moi de vous poser quelques questions.
Que savez-vous de cette fête, et de l’homme que l’on nomme Cid II ?
»
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptySam 6 Aoû 2011 - 2:38

Note : Les circonstances m'obligent a rediger ce RP sur un clavier anglais. Par conséquent, je suis dans l'impossibilité de mettre tous les accents (je suis obligé deles insérer manuellement avec des codes html, c'est assez fatiguant), désolé de l'inconfort de lecture que cela implique.

__________

… Partout la mort. Eh bien, pas une plainte.
Ô blé que le destin fauche avant qu’il soit mûr !
Ô peuple !
Victor Hugo Les fusillés


Shadow détestait la foule. Il venait de découvrir cela. Il se demandait pourquoi ses pas l'avait mené dans un tel endroit. Mannheim était tout sauf désagréable, aux premiers abords : la ville était belle -magnifique, on pourrait même dire, les gens étaient -pour la plupart- plus ou moins sympathiques... sincérement, l'enfant avait mis quelques temps a saisir ce qui n'allait pas. Pourtant, la réponse était simple, si on ne pouvait pas dire évidente. Il était opressé de toute part et ça ne lui plaisait pas du tout. Partout, il voyait des visages différents, mais à chaque fois, il voyait les mêmes. Tous semblaient figés dans une espèce de mimique heureuse béate affreuse. Et tous leurs regards étaient dirigés vers un seul homme, les dominant de sa hauteur. Instinctivement, Shad avait deviné que c'était Cid II, quelques secondes avant que tous les parents disent émerveillés par le "prodige" d'un seul homme à leurs enfants : « Regarde, mon petit, c'est notre roi, c'est Cid II ! » Tout le vacarne de la foule était assourdissant. Shad n'avait jamais été confronté à tant de bruit. Parfois, il entendait vaguement des paroles, mais aucunes ne semblaient avoir un sens.
Il ne sut combien de temps tout cela dura. Il commençait à avoir du mal à respirer. Les gens hurlaient et gesticulaient autour de lui sans lui prêter attention. Il ne voyait même plus l'homme pour qui on s'agitait, tant on se collait à lui. Vraiment, s'il y avait quelque chose qu'il regrettait chez l'Homme, c'est d'avoir inventé la vie en communauté.

Enfin, les gens semblèrent enfin remarquer à quels points ils pouvaient être ridicules à gesticuler ainsi, et cessèrent de hurler pour ne rien dire. Comme si elle avait été composée d'un seul membre, la foule se tue aussi vite qu'elle s'était agitée avec tant de force. Et Cid II commença à parler. Mais Shadow ne l'écoutait pas. Il regardait autour de lui, cherchant quelque chose -quelqu'un ?- qui ne ferait pas partie de cette monstruosité engendrée par l'homme. Peine perdue. Tous étaient suspendus à ces mots qui semblaient comme lointains pour la chimère. L'engeance dans lequel il s'était piégé commençait à lui paraitre insupportable. Il n'avait plus qu'une solution. Une seule : fuir. Fuir d'ici au plus vite.
Beaucoup se demanderaient pourquoi Shad avait peur de la foule. Mais la réponse est simple : les enfants sont ainsi : il faut leur apprendre le monde, sinon, ils le craignent.
Au moment où cette décision s'imprimait dans son esprit, le roi de Midgard finissait son discours. Et tout sembla exploser.
Exploser de joie : tout le monde criaient. Tout le monde hurlaient. Tout le monde s'agitaient à en perdre la raison. Et au milieu, il y avait un enfant, perdu, seul à ne pas partager cette euphorie grandissante, seul à angoisser en ce moment de réjouissance. Il fit volte face, et commenç à courir. Plus exactement, il tenta de courir. Partout, il se heurtait aux gens qui ne s'apercevaient mê pas de sa présence. Le visage impassible - il en avait toujours été ainsi, n'est-ce-pas ?- il tentait désespéremment de sortir de ce lieux de plus en plus affolant.
Et c'est alors qu'il la vit.

Comment aurait-il put ne pas la voir ? Elle était la seule à ne pas crier de joie, à part lui. Elle sembla également le remarquer car l'instant d'après, leurs regards se croisaient. Puis il entendit cette voix surgissant de nulle part.
« Cher garçon, permettez moi de vous poser quelques questions. Que savez-vous de cette fête, et de l’homme que l’on nomme Cid II ? »
Il était sûr que c'était elle qui avait parlé. La voix était si proche -irréellement proche, en fait, et elle était la seule à le fixer... Mais ses lèvres n'avaient pas bougées, il en était certain. Il fronça les sourcils -ce qui pour lui représentait un grand bouleversement- et resta un instant à la dévisager sans comprendre. Elle n'avait rien d'ordinaire, mais n'avait rien d'anormal : étrangement vêtue, incroyablement belle... Soudain, il remarqua ce qui clochait. Juste à côté d'elle, un homme levait les bras en poussant des cris de joie. Et son bras passait à travers sa tête. À travers... Ce fut plus fort que lui. Un hurlement lui échappa, un hurlement muet face aux autres cris, sauf que celui ci était empli de terreur. Il ne chercha même pas à comprendre ce qui se passait. Il se remit à courir, sans plus de succès que la dernière fois.
Les dix premières secondes, il réussit à se glisser entre les personnes. Puis il fit une erreur cruciale. Il regarda derrière lui. Il ne la vit pas plus qu'il ne vit la personne dans laquelle il fonça. Avant qu'il puisse réagir, il perdit l'équillibre, et tomba. Sa tête heurta le sol sans bruit, mais avec brutalité. Durant quelques secondes, il resta sonné, et la seule pensée claire qu'il parvint à sortir fut : Je suis un imbécile, ce qui, au vu de ce qui venait de se produire était sans doute la vérité.
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMer 10 Aoû 2011 - 13:38

Alors que la foule se massait devant le balcon où apparaîtrait le roi Cid, Luminen s’était appliqué à rester à l’écart. Cependant pas trop loin du débit de boisson le plus proche. Il tenait d’ailleurs dans sa main une bière dont la mousse débordait de la chope, fraichement servie. Et s’il ne parlait à personne, c’est qu’il était seulement arrivé. A sa gauche, il était flanqué de son vieux chien, debout, haletant. L’échine basse, l’animal observait la foule, les oreilles tournées vers l’arrière comme pour fuir le bruit de la populace. Il voulut s’asseoir mais la venue de Cid II leva des hurlements et des acclamations qui lui firent lever la tête vers son maître, l’interrogeant du regard sur la conduite à tenir. Le mage baissa les yeux vers son compagnon et vint plonger les doigts de sa main libre dans la fourrure dense du cou de la bête. « Sage, c’est bon ». Puis porta le liquide à ses lèvres pour en boire une longue lampée.

Le discours du roi ne le surprit pas vraiment. Il n’y avait guère de fond à développer, seule la forme importait. Car aujourd’hui, quiconque était présent était venu pour rendre hommage à la bienveillance de son suzerain. Juste un peu trop démagogique ce "quelle que soit leur race, leur peuple ou leurs coutumes", cela sonne faux. Pourtant de nouvelles exclamations retentirent. L’ambiance était à la fête et si les gens semblait adorer le roi, ils étaient d’abord ici pour s'amuser, danser, écouter les musiciens jouer, boire et manger tout leur saoul. Enfin pas tous. Luminen, seul et en retrait, s’amusait à chercher les visages orientés ailleurs que vers le roi. Il était intéressant de rencontrer des gens qui n’étaient pas vraiment venus entendre le discours, qui se trouvaient là par hasard, ou devoir.

Les gardes, quoiqu’affichant clairement leur enthousiasme, étaient les plus sérieux. D’ailleurs, beaucoup étaient à l’écart, comme lui, surveillant ce qu’il se passait. Je ne suis pas le seul à voir le danger potentiel de cette fête., pensa-t-il en scrutant plus avant le grouillement de la populace. Il y avait les larbins, au travail eux aussi, qui s’empressaient de servir seigneurs, chevaliers et gentes dames. Les familles de hautes sociétés restaient entre elles, entourées pour les plus fortunés de chevaliers. Elles contrastaient terriblement d’ailleurs avec les artisans et commerçants, aux vêtements plus sobres, mais bien plus joyeux, déjà en pleine fête, à qui levait plus haut sa chope et criait le plus fort.

Tout se calma quand le roi disparut mais le silence ne se fit à aucun moment, car c’étaient à présent les conversations qui reprenaient, se mêlant dans un vrombissement incompréhensible avant d’atteindre les tympans de Luminen. Il inspectait toujours la foule, à la recherche de quelque visage connu, buvant de temps à autre une gorgée de l’alcool moussant.

Il en trouva bien, comme le jeune Balok, écuyer du seigneur Herzus, qu’il avait soigné d’une large blessure à la cuisse, sauvant sa jambe. Un barde aux cheveux blonds et bouclé aussi, qu’il avait entendu dans une taverne la veille et avec qui il avait longuement parlé. Il en reconnut d'autres pour les avoir soignés : une dame distinguée d’un grand âge, un apprenti forgeron, une jeune fille de bonne famille et un négociant en orfèvrerie. Mais aucun n'était vraiment un ami et Luminen sentait qu'il dérangerait s'il se présentait à l'un d'entre eux. Son ami Kain, quant à lui, était dans une rue animée au coeur de la ville, vendant son vin de pays à l’étale qu’ils avaient montés ensemble de bon matin.

Le mage but deux nouvelles gorgées et se décida à faire quelques pas. Où sont donc les victuailles ? Cependant il laissait traîner son regard sur les gens tout autour et traîner ses pieds sur le sol, prenant tout son temps et sirotant le fond de sa bière. Akin restait à sa gauche, calmé et silencieux. Ici on jouait encore à qui vante les mérites du roi le plus fort, là on minaudait en gloussant. Parfois les sourires étaient retombés et la discutions orientée sans doute sur un sujet tout autre, affaire en cours ou rumeur croustillante. Trouvant sur son passage une table, il y posa sa chope vide et se retourna vers la foule.

Entre deux jeunes gens se glissa un enfant qui courait. Seulement le drâme ne manqua pas de se produire, les pieds s'enlacèrent et le garçon perdit l'équilibre pour s'étaler de tout son long sur le sol.
« Hééééé gaffe gamin !
- Après quoi qu’tu cours com’ ça ? la d’moiselle ? Pouah ! Pas un homme ! »
Les amis rirent de bon train et reprirent là où ils en étaient. Les gamins des autres, qui s’en préoccupaient ?

Dur monde, pensa Luminen. « Akin ? » Les pupilles canines se plongèrent dans celles du mage. « Reste ». Le chien se mit de nouveau à haleter en voyant son maître s’éloigner, en direction de l’enfant.
« Écartez-vous, je vous prie. »
Ce qu’ils firent. Et Luminen put se pencher sur le garçon à la chevelure étonnamment rouge. Il s’aperçut qu’il était sonné et le mit délicatement sur le dos. « Tu m’entends jeune ho… » Son souffle se coupa tout net : alors que le mage inspectait sommairement le gamin, il remarquait que la manche de sa chemise soulevée, lors de sa chute sans doute, découvrait une peau écailleuse et grisâtre. Et Luminen avait vu assez de maladies dans sa vie pour n’en reconnaître là aucune : le garçon avait quelque chose de spécial.

Le mage s’empressa de rabattre le tissu, avant que d’autres regards curieux ne tombent sur cette... chose. Puis il souleva délicatement le petit corps, comptant bien l’emmener à l’écart pour le soigner et, s’il le lui accordait, examiner ce bras de plus près. Comme son maître revenait vers lui, Akin le chien se leva et remua doucement la queue, sans pour autant quitter l’endroit où il lui avait été sommé de rester. Un signe de tête du mage, un « viens » à peine murmuré, l’animal trotta jusqu’à son pied gauche, levant la tête pour venir renifler le garçon tout en avançant à côté de son maître. Une fois la masse de gens quittée, Luminen réalisa que l’enfant était conscient et l’assit sur un banc, faute de mieux.
« Je suis Luminen Stark, mage guérisseur au service du roi et de son peuple. Puis-je examiner tes blessures ? »

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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMar 16 Aoû 2011 - 12:17

    L’enfant ne me répondit pas. Peut-être pris de folie, il me dévisagea un moment avant de se mettre à courir dans la direction opposée. Vexée. Je me sentais vexée. Goûtant à cette émotion pour la première fois depuis ma renaissance, je décidai que je ne l’aimais pas. Tentant de la changer, elle se mua progressivement en irritation. Et ce sentiment m’amena à poursuivre l’insolent qui m’avait tourné le dos. Pourquoi avait-il fait ça ? Je ne pouvais tout de même pas le laisser s’échapper… Peut-être savait-il des choses qu’il ne devait pas dévoiler. Oui, cela expliquerait sa fuite. Heureuse de pouvoir glaner des informations pour ma Maîtresse, je le pourchassai avec encore plus d’ardeur. Alors qu’il tentait difficilement de se frayer un chemin parmi la foule, je parvenais à me déplacer librement, ce qui m’offrit un avantage délectable. Le garçon ne pourrait pas fuir bien longtemps ainsi.

    Un instant, je le perdis : la foule s’était dirigée entre lui et moi, formant un barrage opaque qui barrait la vue. La frustration s’empara de moi, mais j’entendis peu après un bruit de chute et de glissade. Me dirigeant vers la source de cet étrange son, je découvris le garçon. Ah ! Je le savais bien, il ne pouvait pas m’échapper. Cependant, il restait allongé, l’air hagard. C’était sans doute vraiment un fou, finalement. Dans ce cas, pouvait-il m’apprendre quelque chose qui ne me ferait pas honte devant la Dame d’Helheim lorsque je lui en parlerai ?

    Puis un homme s’approcha de lui. D’âge moyen, il vint s’occuper de l’enfant. Je fus surprise de voir un mystérieux animal le suivre, sur lequel je ne parvenais pas à mettre un nom. Je les suivais discrètement, et me rapprochai assez pour entendre : « Je suis Luminen Stark, mage guérisseur au service du roi et de son peuple. Puis-je examiner tes blessures ? ». Voilà qui était intéressant, très intéressant. Au service du roi ? De Cid II, donc, si j’avais bien compris. Sans doute en savait-il plus que cet enfant qu’il avait délicatement placé sur un banc, et qui ne paraissait pas si disposé à répondre à mes questions, finalement. Je m’approchai de façon à ce qu’ils me voient, et engagea tant bien que mal la conversation. Il fallait peut-être essayer de les mettre en confiance, avant de retirer d’eux le maximum d’informations. Je fis donc en sorte que mes paroles soient entendues de Luminen Stark et de l’enfant :
« Cessez donc de courir, et répondez aux questions d’Hywell. Je vous prie.
J’aimerais savoir quelles sont les informations que vous pouvez me donner,
concernant cette assemblée et l’homme qui en est à l’origine.
C'est tout.
»
    Je tentai de ne pas me faire effrayante et de poser clairement ma demande, mettant ainsi toutes les chances de mon coté pour obtenir d’eux ce que je souhaitais. Malgré tout, la frustration que j'avais ressenti pointait à travers mes paroles, et j'espérai que les deux inconnus ne la décèleraient pas. Quoi qu'il arrivait, il me fallait ces informations, et si je devais faire en sorte qu’ils deviennent fous pour les obtenir, qu’à cela ne tienne. Je savais désormais très bien comment m’y prendre : l’esprit des mortels est parfois bien fragile…

[Désolée, c'est très court, mais je n'ai plus l'habitude de faire des longs posts...
En espérant que ça vous plaise tout de même! ]
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMar 23 Aoû 2011 - 2:01

[Ne t'inquiète pas, la longueur des posts ne m'importent vraiment pas (il suffit de voir la longueur des miens), et, sans vouloir prendre trop d'initiative, je pense que c'est le cas de Luminen ^^ D'autant plus que je trouve que ton post était bien plus que correct, et c'est sans doute un euphémisme.
D'ailleurs, je me suis rendue compte que plus il y a de personne dans un RP, plus les posts sont courts, généralement : étant donné qu'on se partage le monde en plus de part x)]
_________________________



Il le savait, le monde, bien que le sien se soit arrêté dans sa tête, continuait. Il ne l'avait à peine dérangé par sa chute. Des bruits lui parvenaient de nouveau, aussi lointains qu'Yggdrasil était grande. Il entendait des rires, des cris. Des effusions de joie. Alors qu'il vivait un moment affreux. Le monde est composé de connards. se dit-il. Il était en train de se dire ça quand une voix plus imposante trancha sur toute les autres : « Écartez-vous, je vous prie. » Posée, simple. Le genre de voix qui nous force à obtempérer sans discuter, mais à la fois d'une politesse extrême. L'homme qui venait de parler -cela devait être lui- le mit sur le dos avec attention. « Tu m’entends jeune ho… » commença le type. Il s'arrêta brutalement, une certaine note de stupeur restée en suspens. Shad sentit vaguement qu'un main lui toucher le bras gauche, puis qu'on le soulevait, toujours avec la même délicatesse Avec un certain contentement, il se rendit compte qu'ils quittaient peu à peu le vacarme. Surpris, il ouvrit les yeux, tout du moins il tenta, car il ne réussit qu'à voir une vague fente de lumière.

On l'assit sur un banc. Sa tête se pencha en avant, sur sa poitrine, n'ayant pas assez de force pour la relever. « Je suis Luminen Stark, mage guérisseur au service du roi et de son peuple. Puis-je examiner tes blessures ? » Luminen Stark. Le nom sonnait bien. Et pour Shad, il s'associait à un brin de reconnaissance : il avait été le seul à l'aider alors qu'il était das les pommes, le seul dans la foule à se soucier d'un gosse sans avenir. Cela suffisait à faire de lui quelqu'un d'exception. Il tenta de répondre, mais il était encore sans un peu trop sonné pour le faire. Après quelques essais sans succè,s, il réussit à ouvrir totalement les yeux et voir une image assez nette. Un visage était penché sur lui, sans doute appartenait-il au dénommé Luminen Stark. Tremblant de tous ses membres, il leva l'un de ses bras - le plus obéissant, le non-chimérique - pour remettre sa tète en arrière, plus ou moins droite. Il en profita pour passer sa main sur son front, histoire de virer ses mèches rebelles de sa vue. il eu la surprise de toucher un peu de sang. Sans doute était-il tombé sur son arcade sourcilière, l'ayant fait éclater... Il aligna deux trois pensés cohérentes avant de répondre d'une ne voix assez faiblarde : « Sûr... » donnant ainsi son acquiescement.

« Cessez donc de courir, et répondez aux questions d’Hywell. » La voix. Encore. Shad écarquilla les yeux en entendant cela. Cela clarifia assez bien son esprit. À croire que la peur aidait. Pourquoi était-elle encore ici ? L'avait-elle suivit ? Son coeur rata un battement quand il se demanda un instant Et si elle était envoyée par les vampires ? Après tout, elle avait quelques éléments de leur physique... Plongée dans cette idée, c'est à peine s'il entendit la suite : « Je vous prie. J’aimerais savoir quelles sont les informations que vous pouvez me donner, concernant cette assemblée et l’homme qui en est à l’origine. C'est tout. »
Cessez donc de courir. « Vampires. » murmura-t-il sans s'en rendre compte. Ce seul mot suffit à ramener ses pires terreurs à la surface. Le vampire venant le chercher dans les montagnes d'Ymir. Le roi vampire (Shad l'avait nommé ainsi à cause de ses vêtements) venant lui annoncer qu'une personne devait être transformée. Puis ce bras. Puis la douleur. Quand elle venait venait la mort, il en était certain. Ou du moins le fût-il durant un instant d'horreur.

Non. C'était ridicule. Elle n'avait rien à voir ni avec le premier qu'il avait rencontré, ni avec le roi vampire. Elle avait la méme assurance tétanisante, la même beauté, mais pas la cruauté malsainte dans sa voix. était-ce suffisant pour affirmer qu'elle ne venait pas de Nilfheim ? Peut-être. En même temps, la seule forme de magie qu'il n'avait jamais vu venait de là bas. Quoique... Son "aura" ? Cela comptait-il ? Non, c'était inné. Cela venait des vampires, ce don. Et cela marchait-il sur les vampires ? Sur cette... chose, parlant dans sa tête ? Puis il se souvint, revenant une minute en arrière : « Je suis Luminen Stark, mage guérisseur ». Un mage. Sans doute allait-il pouvoir le protéger de la chose, magie contre magie. Il l'avait sauvé de la foule, sans doute pourrait-il le sauver d'elle !
Espoir vain, sans aucun doute.
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyVen 26 Aoû 2011 - 23:51

Enfin le gosse ouvrit les yeux, il était conscient et c’était une bonne chose. Un soupir de soulagement et les lèvres du mage s’étirèrent en un sourire avenant. Luminen laissa le garçon se redresser de lui-même, remarquant seulement qu’il n’utilisait pas son bras écailleux. D’un simple mot, peu bavard ou peut-être encore trop vaseux pour en dire plus, il l'autorisa à l’examiner. Effaçant son sourire il fronça légèrement les sourcils et passa sa main droite sur le visage du garçon, essuyant du mieux possible le sang séché. Il sentit sous ses doigts la chair s’ouvrir au niveau de l’arcade qui avait frappé le sol en premier. La plaie n’était pas profonde malgré l’abondance de fluide rouge et c’était pour Luminen un jeu d’enfant que de la refermer. Ce qu’il s’apprêtait à faire, fermant les yeux pour se concentrer, lorsqu’une voix féminine l’interrompit.

L’effet sur le jeune garçon surprit un peu le mage, comment pouvait-on afficher tant de peur au simple son fluet d’une voix de gamine ? En tournant la tête vers celle qui leur adressait la parole, Luminen comprit. Ce n’était pas une jeune fille ordinaire, loin de là. Son corps n’avait pas la même consistance qu’aucun être foulant cette terre. Elle était plus que jolie, avec ses grands yeux bleus et ses cheveux d'un blond étincelant. D’elle se dégageait une étrange aura, dont le mage n’aurait pu dire si elle était bonne ou mauvaise. Un fantôme ? non certainement pas… enfin… une errante ? si jeune ?

Il allait ouvrir la bouche pour demander confirmation mais le jeune garçon laissa échapper un « vampires » qui stoppa son élan et tourna ses yeux vers la frimousse aux cheveux rouges, le regard des plus interrogateurs. Quelle incongruité que d’entendre ce mot en pareil circonstances. Et surtout d’où ce gamin connait ou craint les vampires ? Mais il aurait été bien brutal que de le demander de but en blanc. Alors Luminen en revint à l'apparition féminine et imprima un léger sourire avant de lui dire :
« Une chose à la fois jeune fille. Laisse-moi soigner cet enfant d’abord et je te répondrais ensuite. »

Laisse-moi surtout le temps de cogiter sur le pourquoi du comment de cette présence au château… Reprenant ses soins là où ils avaient été avorté, le mage ferma les yeux un instant, posant sa main sur la plaie qui doucement se referma sur elle-même, laissant à peine une trace de peau lisse, cicatrice qui disparaîtrait en peu de temps.
« Ca devrait aller comme ça, tu te sens mieux ? »

Un aboiement timide couvrit les voix de la foule. Certains curieux se retournèrent, mais trop occupés à autre chose, trop enivrés par la fête, ne prêtèrent pas plus attention au groupe improbable formé près du banc. Akin était nerveux, sans doute la présence de la jeune fille le tracassait. Peut-être n’a-t-elle pas d’odeur, ou alors ce sacré vieux Akin sent l’étrangeté de son aura comme moi. Le chien s’agitait, piétinant et trépignant, impatient de partir sans doute. Un « ça va » et une tape sur la tête ne suffirent pas à le calmer et il se glissa sous la table pour se coucher aux pieds de son maître, geignant doucement. Si elle est bien une errante, reste à savoir pourquoi elle est ici. Dieux, j’espère que vous ne comptaient pas ruiner cette fête…

« Bien… Jeune fille, je suis Luminen Stark et je serais ravi de t’en dire plus sur la fête donnée en l’honneur de notre roi. Mais j’aimerais avant tout savoir la raison de ta venue ici et il faudrait que tes questions soient plus précises. Quant à toi - il se tourna vers le gamin – dont je ne connais pas encore le nom d’ailleurs, n’ai pas peur. Cette enfant n’est pas une vampire – il revint à elle – mais une errante je me trompe ? »

Peu de gens devaient connaître l’existence de ces créatures revenant d’entre les morts. Mais des années d’études, de lecture et d’apprentissage auprès de ses ainés avaient enrichi le savoir de Luminen bien au-delà du savoir commun. Son maître lui avait parlé des errants avant même qu’il n’étudie réellement la magie, alors qu’il assimilait les connaissances rassemblées par les mages depuis des siècles. Il n’était pas totalement sûr d’avoir raison et pour cause : il n’avait jamais croisé la route de ces morts ressuscités temporairement par les dieux. L’idée d’une telle rencontre l’enchantait, sa curiosité étant insatiable, mais l’effrayait aussi, car les projets divins pour lesquels ces morts étaient renvoyés n’étaient pas toujours bons. Désolé gamin si mon « n’ai pas peur » s’avère un mauvais conseil…

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Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] Vide
MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMar 30 Aoû 2011 - 18:38

« Vampires. »
    Ce mot, à peine murmuré, à peine entendu, fut comme un poignard dans mon cœur. Pourquoi ? Je n’en avais aucune idée, strictement aucune. Pourtant, il semblait si familier, si palpable… Malgré ma concentration, sa signification me restait confuse, et je ne parvenais pas à comprendre exactement de quoi il s’agissait, ni même pourquoi je ressentais cette émotion de peur mêlée d’excitation à son évocation. Cela me semblait une piste intéressante à suivre concernant mon identité. Mais n’était-ce pas qu’une illusion ? Un sentiment perfide, qui s’amusait à me tromper ? Après tout, je n’avais jamais réussi à me souvenir de quoi que ce soit concernant ma vie antérieure : mon salut reposait en la Dame d’Helheim. Non, je devais avant tout penser à la mission qu’elle m’avait confiée. Je gardai cependant la conviction que le mot « Vampire » ne m’était pas inconnu.
« Une chose à la fois jeune fille. Laisse-moi soigner cet enfant d’abord et je te répondrais ensuite. »
    Je repris soudainement conscience de la situation actuelle, de la présence de Luminen Stark et de l’enfant. N’avaient-ils donc pas compris qu’il me fallait ces informations, coûte que coûte ? Les désirs de Hel étaient tout de même plus importants que le bien-être d’un être à demi-fou qui fuyait lorsqu’on l’abordait. Mais attendre semblait tout de même la meilleure alternative si je voulais obtenir d’eux la moindre bribe de renseignement. Je le laissai donc à contrecœur soigner l’enfant.
    Soudain, j’entendis un étrange bruit. Parcourant les alentours du regard, je découvris sa source : il était issu de l’étrange créature qui suivait le mage. Celle-ci s’agitait, mais elle finit par se coucher aux pieds de Luminen Stark. Je m’écartai lentement de la bête, qui continuait à émettre de faibles sons. Je ne pouvais pas savoir si elle représentait un danger ou non, mais son attitude ne semblait pas très avenante à mon égard, aussi préférai-je me préserver d’elle.
« Bien… Jeune fille, je suis Luminen Stark et je serais ravi de t’en dire plus sur la fête donnée en l’honneur de notre roi. Mais j’aimerais avant tout savoir la raison de ta venue ici et il faudrait que tes questions soient plus précises. Quant à toi dont je ne connais pas encore le nom d’ailleurs, n’ai pas peur. Cette enfant n’est pas une vampire, mais une errante je me trompe ? »
    Merveilleux, je n’aurai donc pas à user de la force mentale. Toutefois, je n’appréciais pas vraiment les questions du mage, et son discours était plutôt intriguant. Une nouvelle fois, j’entendais le mot « vampire », et je ne pouvais me résoudre à cesser de m’interroger sur sa réelle signification. Quant à des questions précises… Je n’arrivais pas à savoir ce qu’il attendait par là. J’essayai néanmoins de faire des efforts, tout en évitant d’en dévoiler trop – je n’étais pas sûre que ma Maîtresse apprécierait.
« Une errante ? Oui… on peut dire ça. Appelez-moi comme vous voulez, mais errante convient très bien. Quant à mon véritable nom, il s’agit d’Hywell. Je suis venue pour en apprendre plus sur l’événement qui se déroule en ce moment même, et c’est pourquoi je vous pose ces questions. Pour l’instant, je me contenterai de la réponse à cette interrogation-ci : quelle est la raison principale de l’existence de cette fête ? Toutefois, si vous avez la moindre information la concernant, je la veux. »
    J’espérais ne pas perdre mon temps, mais le mage et l’enfant semblaient les plus aptes à accéder à ma requête. La plupart des autres personnes présentes riaient, parlaient ou tournoyaient au rythme d’une musique qui emplissait la salle. D'ailleurs, je ne manquais pas une occasion d’observer les convives et d’enregistrer la moindre scène qui se déroulait en ces lieux, avide d’obéir aux ordres de Hel.
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMer 31 Aoû 2011 - 16:07

Shad vit une interrogation muette dans le regard que le mage lui lança. Pourquoi ? Avait-il dit quelque chose de mal ? À par « Vampire » ? Peut-être savait-il quelque chose à ce sujet ? Durant une vague seconde, cette perspective lui fit presque oublier la dame Impalpable. Puis il sourit légèrement et dit : « Une chose à la fois jeune fille. Laisse-moi soigner cet enfant d’abord et je te répondrais ensuite. »

La plaie à son arcade sourcilière ne lui faisait pas vraiment mal. À vrai dire, s'il ne sentait pas un mince filet de sang gouter le long de son sourcil sombre et couler le long de sa joue, il l'aurait oubliée sitôt découverte. Mais cela ne l'empêcha pas de légèrement tressaillir quand Stark posa sa main sur la blessure. Mais la peine disparut très peu de temps après. Pour la deuxième fois, Shad passa ses doigts sur son visage, étalant au passage le sang, et se posèrent - à sa grande surprise - sur une peau aussi neuve que celle d'un nourrisson, à la place où devait se trouver une coupure.Il resta un instant sans comprendre, dévisageant Stark de ses grands yeux impassibles, bien que bouillonnant d'incompréhension. « Je suis Luminen Stark, mage guérisseur » La phrase retentit une nouvelle fois dans sa tête. Émerveillé, Shad ne put se retenir d'avoir un petit rire nerveux. « Ça devrait aller comme ça, tu te sens mieux ? » demanda Stark. Étrangement, son esprit s'était légèrement clarifié également, mais si c'était naturellement ou par la magie du mage, l'enfant n'aurait put trancher. Il restait un peu faiblard, mais un peu plus alerte. « Oui, merci... » dit-il d'une voix anormalement rauque. Il resta une seconde sans rien dire puis eu un sourire timide avant d'ajouter doucement « C'est grâce à vous. »
Sinon sans doute serais-je encore en train de vainement sortir de la foule, la main peut-être écrasée par on-ne-sait quel saoulard trop joyeux... pensa-t-il. Mais ça, il ne le dit pas.
Un chien -sans doute celui de Stark- se mit à aboyer. Gêné par la présence de la Dame Impalpable ou par la sienne ? Depuis sa transformation en chimère, Shadow n'avait jamais eu la côte avec les animaux. Stark le calma plus ou moins d'un tape rassurante suivit d'une phrase apaisante.

« Bien… » Dit encore Luminen. Il avait l'air d'un homme voulant s'atteler à une tâche particulièrement éreintante. « Jeune fille, je suis Luminen Stark et je serais ravi de t’en dire plus sur la fête donnée en l’honneur de notre roi. Mais j’aimerais avant tout savoir la raison de ta venue ici et il faudrait que tes questions soient plus précises. » Shad ne put qu'admirer le calme placide de Stark. Avec un serrement de cœur, il ne put s'empêcher de se rappeler que c'est avec le même calme presque poli que sa mère avait affronté le vampire. « Quant à toi dont je ne connais pas encore le nom d’ailleurs, n’ai pas peur. » Cette simple phrase était magique. Sans doute ses yeux auraient brillé d'espoir autrefois. Mais comme ce ne fut pas le cas, cela ne fut que son esprit qui s'illumina légèrement de cette douce flamme. Ce type avait un don, ce n'était pas possible autrement. « Cette enfant n’est pas une vampire mais une errante je me trompe ? » Errante ? Ce mot résonna assez étrangement aux oreilles de la Chimère. Il ne l'avait jamais entendu auparavant, il en était convaincu. L'errante, si c'est ainsi qu'il fallait l'appeler, prit alors la parole.

« Une errante ? Oui… on peut dire ça. Appelez-moi comme vous voulez, mais errante convient très bien. Quant à mon véritable nom, il s’agit d’Hywell. » À l'écoute de ce nom, Shadow sut pertinemment ce visage si beau serait indéfiniment associé à celui ci, comme toujours. « Je suis venue pour en apprendre plus sur l’événement qui se déroule en ce moment même, et c’est pourquoi je vous pose ces questions. Pour l’instant, je me contenterai de la réponse à cette interrogation-ci : quelle est la raison principale de l’existence de cette fête ? Toutefois, si vous avez la moindre information la concernant, je la veux. »

Shad n'en menait pas large, comme depuis le début de cette foutue fête, en fait. Il n'appréciait pas du tout la froide détermination qui ornait le ton d'Hywell. L'idée l'effleura d'utiliser cette "aura", mais il ne s'en sentait pas capable. Peut-être arriverai-t-il à la faire durer quelques secondes s'il la voulait vraiment efficace avant qu'il la relâche, épuisé. Non, vraiment, il n'était pas assez en forme pour cela. Désarmé aux deux sens du terme -il avait laissé son épée à l'auberge, que risquait-il à Mannheim ? avait-il naïvement pensé- il tenta d'évaluer la situation avec le plus de calme possible. C'est à dire, en ce moment, pas énormément. Tout d'abord, il ne devait pas laisser montrer sa peur. C'est mal barré. Rectifions. Il devait moins laisser transparaitre sa peur. Et s'il commençait par tenter de lui parler ? Ce n'était pas dangereux, en même temps. Stark venait de prouver cela. Oui, mais lui, c'est un mage. Moi, je ne suis qu'un pauvre gosse des rues Il prit assez grande inspiration avant de dire :

« Pour ma part, je suis Shadow. » Sa voix tremblait légèrement. D'habitude, il se laissait toujours un temps pour préparer ce qu'il allait dire. Là, il n'y arrivait pas. « Shad. » Rectifia-t-il presque instantanément, par habitude, sans doute. Où en était-il ? Ah, oui. La fête. « Si je ne m'abuse, c'est afin d'honorer la paix qui dure maintenant depuis plus de cent ans entre les pays que Cid II a organisé cette fête à Mannheim. Sans doute voulait-il par cette rencontre entre peuples les rapprocher encore plus. » Il ne s'aperçut même pas qu'il s'excluait dans "les peuples" : de toute manière, les chimères étaient considérées la plupart du temps par les humains comme des parias, craintes comme pas deux. « Pour ma part, je n'en sait pas plus. » termina-t-il. Bien qu'il soit dévoré par la curiosité, sa peur prenait le pas. Et bien qu'il ne parlait pas précipitamment, il voulait que cette entrevue avec Hywell se termine au plus vite.


Dernière édition par Shadow Foss le Sam 15 Oct 2011 - 15:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyDim 4 Sep 2011 - 22:16

« Une errante ? Oui… on peut dire ça. » Ce terme laissait-il paraître un manque de respect ? Luminen craint un moment avoir offensé la tête blonde et s’en serait mordu la lèvre. Elle laissait comprendre que le mot choisit n’était pas celui qu’elle aurait choisit, mais n’en donna pas un plus correct, plus juste, au grand damne du mage. De son nom elle n’offrit qu’une partie – Hywell – qui pouvait être son prénom, le nom de sa famille, un surnom ou un sobriquet qui lui aurait été octroyé dans sa vie d’après la mort. Désespoir d’ignorance, l’homme gratta la barbe mal taillée sur sa joue gauche.

Le ton qu’elle employa par la suite était plus serein, plus posé et plus maniéré que l’instant d’avant. Elle avait sans doute retrouvé son calme et comprit qu’elle n’obtiendrait rien en s’impatientant telle une gamine. Elle restait cependant ferme, exigeant d’un « je la veux » l’information désirée alors qu’un « je la voudrais » aurait été mieux adapté et plus poli. Luminen, s’il le releva, n’en fit pas la remarque. Qui sait depuis combien de temps elle a quitté cette terre, la délicatesse se perd sans doute sans pratique. Ou alors, elle est sous la pression divine… le temps lui serait compté ? La question lui brûlait les lèvres, cependant le mage garda sa curiosité prisonnière, attachée et muselée au plus profond de lui par la bienséance.

Ce petit exercice mental lui avait prit le temps qu’il avait fallut au jeune garçon pour réagir. « Pour ma part je suis Shadow. Shad. » Encore un simple prénom, ou plutôt un sobriquet. Probablement un orphelin... ses parents l’auraient abandonné à cause de son bras difforme ? Un tel acte de cruauté n’aurait guère étonné le mage. Ses propres parents avaient refusé tout net qu’il s’exerce à la magie lorsqu’il avait découvert ses capacités à soigner. Et encore aujourd’hui – enfin je suppose qu’ils pensent comme il y a quinze ans – ils refusaient d’en entendre parler. Etrange de constater avec quelle rapidité l’esprit du mage avait divagué jusqu’à ses souvenirs d’enfance. Il décrypta l’enfant du regard, cherchant ce qui l’avait conduit à s’y identifié si rapidement. Ses yeux trouvèrent vite le gant qui cachait son bras. La différence sans doute… J’avais aussi quelque chose à cacher. Et je devais avoir l'air aussi paumé que lui.

Imprimant un léger sourire aux lèvres du mage, Shadow avait fait taire sa peur et répondait courageusement à l’errante. Ce qu’il dit, la fille aux cheveux blonds l’avait sans doute déjà entendu de la bouche même du roi – à moins qu’elle ne soit apparut l’instant d’après le discours. Elle n’en apprenait donc pas d’avantage et ne se satisferait sans doute pas des mots du jeune garçon. Pour signifier qu’il allait à son tour s’exprimer, Luminen se racla doucement la gorge.

« Fêter la paix et rassembler les peuples, oui, ce sont les raisons évoqués pour l’organisation de ces festivités. Cependant, il faut parfois chercher un sens moins… profond. Plus terre à terre. Le peuple ne connait son Roi que par de telles actions. Et ce que veut le peuple est assez simple : du pain, du vin et des jeux. Ce qui lui est offert généreusement de temps à autre par la couronne. Comme par exemple ces jours-ci. Regarde un peu autour de toi… oh ! tous les visages ne débordent pas de joie, mais l’ambiance générale est au beau fixe. Et pour ces instants de fête, le peuple remerciera et aimera son Roi. Qu’est-ce que… »

Akin , qui avait finalement cesser de geindre, s’impatientait et venait réclamer, du bout de son museau appuyé contre le mollet de Luminen, un peu plus d’attention, ou leur départ. Ne cédant pas à ce caprice du vieil animal, le mage ne lui accorda qu’un rapide coup d’œil réprobateur. Les pupilles de la bête en croisant celles de son maître retombèrent sur le sol, et il se coucha en soupirant.

« Bref. On peut voir cette fête comme un acte politique. Et ce n’est pas péjoratif de le dire. Pour maintenir la paix, éviter les soulèvements et révolutions, tout bon roi se doit d’offrir de tels cadeaux à ses gens. »

Espérant que sa réponse, ajoutée à celle de Shadow, satisferait pleinement la curiosité d’Hywell, Luminen se laissa tomber sur le banc, à gauche du garçon, restant face à la salle et surtout à l’errante. Un coude posé sur le bord de la table en bois brut derrière lui, il tendit l'autre main vers le sol, voyant venir le chien qui se traînait vers lui en remuant faiblement la queue. L’animal glissa sa truffe sous la paume du mage et les doigts fouillèrent bientôt l’épaisse fourrure de son échine. Alors il ferma peu à peu ses paupières, posant sa tête sur le genou de son maître.

Va-t-elle rester encore après ça ? Poser d’autres questions ? Les informations rassemblées par les mages sur ceux qu’ils nommaient errants étaient faibles, peu précises et souvent contradictoires. Leurs apparitions étaient déjà rares, alors de là à ce qu’elles coïncident avec le passage d’un érudit, cela relevait du miracle. Et c'était le devoir de chacun d'entre eux que de rassembler des données à ce sujet - ou tout autre sujet peu étudié - dès que l'occasion se présentait. Je dois absolument en savoir plus. Avant qu’elle ne disparaisse. Un millier de questions lui vinrent à l’esprit : comment était son monde, comment voyait-elle le monde des vivants, quelle avait été sa vie, quelle avait été sa mort, si elle avait choisit sa condition ou si on l’avait forcée, son apparence était-elle la même qu’avant sa mort, ses sens et ses capacités avaient-ils changés, se nourrissait-elle toujours, si oui de quoi, pouvait-elle rester indéfiniment sur le plan des mortels…

Saisit d’un léger vertige, Luminen ferma les paupières un instant, concentrant ses pensées et cherchant à aller à l’essentiel. Il ôta son coude de la table et son index vint remonter les lunettes sur son nez. Il rouvrit les yeux et plongea un regard serein dans les pupilles si bleues de l'errante.

« Maintenant si tu le veux bien, j’aimerais à mon tour te demander une chose, jeune fille. Pour qui travailles-tu ? » Il hésita un instant avant d'ajouter : « En fait, accepterais-tu de répondre à d’autres questions ? »

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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyMar 27 Sep 2011 - 13:33

[Désolé Hywell, on continue le RP sans toi =S...
Pour continuer le RP, j'ai fait comme si la mission de l'Errante se retrouvait finie.]



Shadow, qui regardait alternativement le mage et l'Errante, vit un léger sourire se placer sur les lèvres de Stark, devant ses phrases maladroites, sans doute. Avait-il dit quelque chose de ridicule ? Ce n'était pas impossible. Quand il eut finit, le guérisseur s'éclaircit légèrement la gorge avant de commencer à parler. Le garçon n'écouta pas vraiment. Il regardait juste assez craintivement Hywell en s'émerveillant de n'être pas encore mort par le simple fait de lui avoir parlé. Il tentait de voir à sa tête si elle semblait satisfaite de ces réponses. Il admira encore une fois l'assurance posée de l'homme, sa voix qui ne tremblait pas, la façon avec laquelle il semblait maîtriser chacun de ses mots, qui lui rappela cette fois-ci Zahk, qui disait s'étonner de tout, mais qui restait en tout lieu calme et sûr de lui. Peut-être est-ce- avec l'âge qu'on devient comme ça... pensa assez naïvement Shad. Stark s'arrêta. La chimère eu un rebond d'espoir : peut-être que tout était finit ? Peut-être que l'Errante allait partir ? Il l'espérait de tout cœur, en tout cas.

Et c'est alors que le mage recommença à parler : « Maintenant si tu le veux bien, j’aimerais à mon tour te demander une chose, jeune fille. » Bouche-bée, Shad l'aurait étranglé sur place s'il n'était pas paralysé par la stupeur. Ce type était cinglé ? Comme s'il n'avait pas eu son lot de frayeur, il en redemandait ? « En fait, accepterais-tu de répondre à d’autres questions ? » continua-t-il comme s'il parlait à n'importe quelle personne dans la rue. En plus d'être vieux, il est fou ! se dit-il. Il crispa sa mâchoire pour retenir un cri, d'horreur ou de terreur, il ne le savait pas vraiment. En fait, ce fut quasiment tout son corps qui se banda, comme pour s'empêcher de partir aussi rapidement qu'il était arrivé sur le ban. L'Errante allait-elle mal prendre la folle hardiesse du mage ? Son agacement placide allait-il se transformer en une colère noire ? Shad appréhendait d'avance ce qui allait se passer.

Ses yeux rouges ne quittaient pas les deux abîmes bleus d'Hywell. Il s'étonna de les voir presque aussi inexpressifs que les siens. C'était presque les mêmes yeux, hormis la couleur. Les mêmes yeux qui avaient étés déformés et torturés, et dont il ne restait plus rien. L'espace d'un instant, il ne vit que cela, et oublia qui elle était. Il voyait pour la première quelqu'un qui lui était semblable, qui avait connu la même souffrance, qui avait connu la mort. Il avait cru mourir en se transformant en chimère. Cela l'avait marqué à vie, et pas seulement à cause de son bras. Mourir laisse des traces, sans doute. Cette trace que l'Errante et la Chimère partageaient tout les deux. Cette seule chose, si ténue, si impressionnante, qui les unissaient.
Inconsciemment, il se mit debout. Il se rapprocha sans un bruit d'Hywell, sans même se rendre compte de ce qu'il faisait. Sa main droite quitta la jointure de son épaule gauche et la jonction douloureuse entre l'Homme et l'Aigle (quand l'avait-il posé ici ?) et lentement, le bras se tendit. Shad voulait toucher l'Errante, sans savoir vraiment pourquoi. Il voulait la toucher, se rapprocher de cet être qui au lieu d'être son contraire lui était si similaire. Il ne restait plus que quelques centimètres...
Mais la magie se brisa. Shad ne se rendit même pas compte de son acte fou. Tout ce qu'il vit, ce fut les yeux bleus qui devenaient de plus en plus transparents... Et il comprit ce qui allait inévitablement ce passer. « Non...» Murmura-t-il. Était-ce une supplique ? Un espoir ? Une demande ? « Ne pars pas...» « Pas encore. Il me faut comprendre, il me faut te toucher. Il me faut être sûr... J'ai trouvé, j'ai trouvé....» continua-t-il en pensées.

Elle partit. Au moment où Shad allait sentir de ses doigts calleux la joue d'Hywell, il n'effleura que du vide. Sa main se referma gracieusement. Il est vrai qu'il n'aurait sans doute jamais pu la toucher. Mais c'était différent. Elle s'était évaporée. Elle était partie.
De cela, Shad ne ressentit pas la joie qu'il aurait pu espérer quelques minutes auparavant, mais une étrange tristesse. Avec un léger espoir, il mit son poing devant lui. Toute personne étrangère à cette scène n'aurait rien comprit à ce qu'il faisait, mais rien de tout cela ne comptait vraiment à l'instant. Ses doigts se dénouèrent, laissant apparaitre la paume de l'enfant. Il eut un pâle sourire quand il vit ce qu'il y avait dans sa main. Rien. Absolument rien. L'Errante était partie.

Après être resté quelques secondes les yeux dans le vide, à contempler ce qui restait d'Hywell -des souvenirs, des poussières d'âme, il tourna la tête juste assez pour regarder Stark. Sans trop savoir pourquoi, il dit : « Elle est repartie d'où elle vient, n'est-ce-pas ? » Et le reste sembla couler de source, comme une évidence. « Dans son pays des morts. »



Dernière édition par Shadow Foss le Sam 15 Oct 2011 - 12:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyVen 30 Sep 2011 - 22:14

Le cœur battant un peu vite, nerveux, Luminen fixait la jeune fille dans le fond de ses yeux bleus. Il était étrange de s’apercevoir du vide de ce regard, comme si elle n’était pas tout à fait ici, comme si une part d’elle était ailleurs. Elle a peut-être toujours un pied dans le royaume des morts… ça serait pour ça qu’elle serait immatérielle ? aaarg, j’espère qu’elle voudra m’expliquer… si seulement elle le sait elle-même…

Le corps du jeune garçon se mut sur sa droite, il se lèva et les pensées du mage s’arrêtèrent tout net. Interloqué de voir l’enfant se redresser, il le fut encore plus de le voir s’avancer pas à pas vers l’errante. Que… que fait-il ?... Mais la surprise de Luminen s’estompa vite, laissant place au plaisir de voir Shadow prendre son courage à deux mains. Dire que l’instant d’avant il fuyait, terrifié, s’entravant dans sa course. Les yeux de l'homme se firent rieurs, malicieux. Il restait pourtant un peu anxieux, ne connaissant pas les aptitudes et les habitudes des errants, il craignait la réaction d’Hywell.

La main du garçon quitta la jonction de son bras anormal pour venir se tendre en direction de l’apparition. Seulement le corps de la jeune fille se dissipait déjà… Non ! Luminen bondit sur ses pieds, tendant lui aussi le bras en direction de l’errante. Sa bouche entrouverte ne laissait sortir aucun son. Il assisté, désemparé, à l’effacement de cette rencontre si rare. Non, non, non ! Pas si vite ! Trop tard, la jeune fille aux yeux bleus avait disparut pour de bon.

Dans un soupir le mage se laissa retomber lourdement sur le banc, faisant racler celui-ci contre le sol. Le bruit fit sursauter Akin qui s’écarta avant de tourner sa tête vers son maître. Les yeux canins rivés sur la tête baissée de l’homme ne trouvèrent pas le réconfort cherché. Mais l’animal remarqua bien vite que la présence qui l’avait dérangé quelques minutes avant s’était évanouit, ce qui le rassura amplement. Agitant sa queue doucement en signe d’apaisement, il vint glisser son museau sous la main du mage.
« On l’a perdu mon pauvre… rhaa une si belle occasion… raté ! dommage… »

Relevant son chef, Luminen posa ses yeux sur l’animal, puis sur le garçon qui se tenait maintenant à l’endroit où l’instant d’avant se trouvait Hywell. Il se força à lui sourire mais le cœur n’y était pas. Intérieurement, il continuait de pester contre tout et rien, contre cette fatalité qui lui interdirait d’en apprendre plus sur cet étrange peuple qu’étaient les errants. Du moins pas ce soir… c’est peut-être pas foutu pour de bon mais… Il lui avait fallut quarante ans pour faire une telle rencontre et attendre quarante années de plus, à espérer qu’il soit encore en vie, lui paraissait une éternité.
« Oui, elle est rentrée au pays des morts comme tu dis… Et bien je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à festoyer tous les deux, jeune Shadow.

Cette fois son sourire était plus franc. Ses doigts glissaient vers l’encolure du chien, grattant son poil épais. Akin laissa échapper un grognement de contentement et quand la main tapota sa tête il comprit que la session gratouille était finit. Alors il se coucha aux pieds de son maître, regardant tour à tour cet être qu’il aimait tant et le jeune garçon à quelques pas. Ses yeux se fermeraient rapidement, il était tout à fait serein.
« Oh, juste une chose avant cela… »

Le mage fouilla ses poches intérieures pour en tirer un petit carnet largement étoffé par nombre de feuilles volantes. Il sortit ensuite une boite en fer, contenant une plume et un encrier. Il ouvrit le carnet à la dernière page écrite, la tourna et prépara sa plume. De sa main gauche il gratta sa barbe alors qu’il commençait à écrire. Il mit quelques minutes à tout noter : la date, l’heure, le lieu, et surtout tout ce qui concernant l’errante. Il la décrivit du mieux possible et retranscrit les propos dont il se rappelait. Il conclut par la disparition et resta un moment à considérer le résultat, bien trop maigre à son gout.
« Bon… C’est déjà ça. »

Et puis, l’errante n’était pas la seule rencontre surprenante du jour. Il y avait toujours ce garçon au bras difforme, qui avait murmuré « vampire ». Pour lui aussi il avait nombre de questions. Cependant il savait qu’il lui fallait surtout ne pas être brusque, ne pas braquer Shadow dès le départ. Il souffla sur l’encre pour qu’elle sèche totalement et referma délicatement le carnet. Puis il rangea son matériel d’écriture et glissa le tout à l’intérieur de sa veste. Enfin il se leva et s’étira avant de demander au garçon :
« Tu as faim ? Soif ? Dis-moi ce qui te ferait plaisir, c’est pour moi. »

D’un signe avenant il lui indiqua l’étale la plus proche, d’où s’échappait le doux fumet de viandes bien cuites, préparées en sauces aux milles saveurs. Akin s’était lui aussi levé, ébroué, et trottait maintenant à côté de Luminen. Arrivé au niveau des plats, le mage examina leur ensemble avant de réclamer au serveur une assiette de ragout de mouton et une chope de bière.
« Voila votre mouton, m’sieur. Pour la boisson, faut aller voir mon collègue là-bas !
- Bien, bien… Tu as choisis jeune homme ? »

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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptySam 1 Oct 2011 - 15:50

Il avait faillit y arriver. Il y était presque, il en avait eu la certitude, l'espace d'une petite minute. Il était convaincu qu'il aurait put y arriver. Il aurait pu finir par élucider totalement le mystère qui l'entourait. Le mystère qui entourait sa transformation en chimère. Si seulement je l'avais touché... Dans sa naïveté enfantine, avoir été si proche d'une découverte signifiait pour lui qu'il aurait comprit comment il avait frôlé la mort, comment il avait réussit à revenir de l'enfer sans se retourner... Mais elle avait disparu, effaçant toute trace du rêve. À jamais, sans doute. Il se retourna pour faire face à Stark. Il ne fut pas vraiment surpris de rencontrer la même lueur de dépit dans les yeux du mage, bien que ce ne soit sans doute pas pour les mêmes raisons. « Et bien je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à festoyer tous les deux, jeune Shadow. » dit Stark avec un sourire franc. Le garçon était encore un peu trop sous le choc des émotions pour répondre avec la même sorte de joie.

Shad hésita un instant à accepter la proposition du mage. D'accord, il l'avait secouru. D'accord, il l'avait guérit de sa plaie au front. D'accord, il avait sans doute bien participer à ce que la rencontre avec Hywell se passe... pas trop mal, disons. Mais ça n'était pas pour rien que Shad était encore en vie après tout ce qui lui était arrivé. Malgré son côté légèrement tête brûlée, à ces heures perdues, il demeurait prudent, parfois, ça lui arrivait, quand même. Son hésitation dura deux secondes, avant qu'il se rende compte à quel point c'était stupide : après tout, n'était-il pas là pour rencontrer des gens ? Il était sans doute dans l'endroit le plus sécurisé d'Yggdrasil pour l'heure, et il se souciait de la prudence ? Il s'assit en face de Stark et s'accouda à la table de son bras droit. Ne sachant que dire, il attendit que l'adulte parle, après tout, c'était lui qui avait voulu qu'il le rejoigne. « Oh, juste une chose avant cela... » dit Stark, poussant Shad à s'interroger par ce qu'il entendait par "cela". Il sortit un carnet et commença à noter des choses, sans doute importante, puisqu'il semblait placer toute son attention dessus. La chimère aurait put se carapater en courant, peut-être le mage n'aurait rien remarqué. Assez machinalement, pour attendre qu'il finisse, Shad massa son épaule gauche toujours un peu douloureuse en faisant jouer doucement l'articulation.

« Bon, c'est déjà ça... » Conclut Stark en refermant d'un geste assez las son carnet. Shad ne lui demanda pas ce qu'il avait écrit. Il savait qu'il n'aimait pas qu'on lui pose des questions sur ses propres écrits, et respectait donc ceux des autres. Se levant, le mage demanda : « Tu as faim ? Soif ? Dis-moi ce qui te ferait plaisir, c’est pour moi. » De surprise, Shad resta un long moment figé. Un instant, il crut que l'autre se moquait de lui. Bien rares étaient ceux qui lui proposaient ainsi quelque chose, comme si c'était banal. C'est dans le même état qu'il le suivit. Arrivé à l'étale, il ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux devant toutes la nourriture qui se trouvait devant lui. De toute sa vie, entre la nourriture absolument immonde des vampires et les quelques Eskuriax et autres trucs dénichés dans la nature, il n'avait jamais sentit quelque chose d'aussi bon.
« Tu as choisis jeune homme ? » Demanda Stark après avoir lui même commandé de la viande de mouton. La question prit Shad totalement de cours. Il connaissait de nom la moitié des viandes proposées et sans doute en avait-il gouté dans sa vie une ou deux. Rapidement, il dit la première chose qui lui passait dans la tête, assez peu sûr de lui. « Heu... La même chose ? » Toujours aussi mal à l'aise, il prit l'assiette qu'on lui tendait. « Merci... » s'adressant autant à l'homme qui l'avait servit qu'au mage.

Rien n'est donné gratuitement lui avait dit un jour Zahk quand il parlait des désirs, de l'amour, de l'amitié... Rien n'est donné gratuitement, tout se paye un jour, inconsciemment. L'enfant resta un instant songeur, puis au bout de quelques secondes, il osa demander un peu timidement : « Je... je peux vous poser une question ? » Il n'attendit pas la réponse, avant de continuer « Pourquoi vous faites ça ? Enfin... Je veux dire, vous n'êtes pas obligé... » Le reste des mots se perdirent dans sa gorge et ne franchirent pas ses lèvres. Je ne suis qu'un pauvre gosse des rues pour vous, je ne suis rien pour vous... finit-il silencieusement.

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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyJeu 13 Oct 2011 - 21:12

« Heu… La même chose ? » A l’évidence, le jeune garçon avait autre à l’esprit autre chose que le vaste choix de mets qui s’offrait à lui. Pour un maigrichon comme lui, que le mage aurait cru affamé, c’était quelque peu étonnant. Soit il se retrouvait trop facilement la tête dans les nuages, soit il était sérieusement troublé, inquiet et méfiant. Il saisit le plat qu’on lui tendait, gratifiant son bienfaiteur d’un « merci… » hésitant. Luminen comprenait son malaise, tout en le regrettant. Mais il était bien difficile de gagner la confiance d’un inconnu, si jeune et, en apparence du moins, seul qu’il fut.

D’un geste, l’homme indiqua les places où ils étaient assis l’instant d’avant… et en constatant que qu’elles avaient été prise entre temps redirigea son bras vers un endroit libre. La table qu’il avisa était longue d’une bonne vingtaine de pieds et occupée sur une large moitié par des hommes endimanchés dans leurs plus beaux costumes et des femmes aux robes colorées. Dans les jupons de leurs mères les marmots réclamaient de l’attention quand les plus grands venaient les invités à les suivre dans leurs jeux où l’imagination les menait à combattre dragons et sorcières. Braillements de gosses et discussions festives, tout cela s’agitait dans une bonne humeur générale.

Ils n’étaient pas encore assis que Shadow demanda s’il pouvait poser une question. Cet abus de langage imprima un rictus sur les lèvres du mage, qui s’effaça à l’instant où la réelle question fut posée. Question légitime, qui prouvait l’intelligence du garçon à qui l’âge ou l’expérience avait conféré une maturité supérieure à la moyenne. Ceci expliquait cela, qu’il se perde dans ses pensées plutôt qu’il ne salive devant la nourriture offerte résultait de son interrogation sur les intentions du mage. Il s’imagine peut-être que… je ne sais pas… que je vais lui demander une compensation… De la bière qu’il était censé allait chercher, il n’avait plus qu’un vague souvenir, l’alcool attendrait. Il posa son assiette sur la table et s’assit en répondant :

« Je ne suis pas obligé non, j’en ai envie c’est tout. Voir quelqu’un qui a mal, quelqu’un qui a faim, alors que je peux le soigner ou le nourrir… Ca serait stupide de ne rien faire, non ? »

Pourtant beaucoup n’auraient rien fait. Comme quand Shadow s’était affalé sur le sol et que ceux autours de lui avaient jugé bon de se moquer plutôt que de l’aider. Luminen désespérait souvent de voir ses semblables si peu préoccupés par le sort des autres. Lui avait cette bonté profonde, et depuis toujours, qui lui interdisait de rester impassible face au désarroi des plus faibles. Quelque soit celui qui avait besoin d’aide, enfant, adulte ou vieillard, paysan, noble ou criminel, le mage était prêt à l’aider. Sans rien attendre en retour. Même si ce jour-là, il espérait bien gagner suffisamment la confiance du garçon pour se permettre de l’interroger sur son bras et sa connaissance des vampires.

« Ne t’inquiète pas pour l’argent si c’est ça qui te tracasse, tu ne me dois rien. Bon appétit ! »

Il saisit un morceau de viande entre ses doigts et commença à le grignoter. Elle n’était pas vraiment savoureuse et sans la sauce dans laquelle elle baignait elle n’aurait pas présenté un grand intérêt. Cependant Luminen était moins concentré sur le gout de ce qu’il mangeait que sur la meilleure façon d’amener sur le tapis les questions qui lui brûlaient les lèvres depuis un moment. Ses sourcils se fronçaient à force d’y réfléchir et il réalisa que le temps s’étirait en un silence qui ne tarderait pas à devenir génant.

« Au fait, je t’ai pas présenté : Akin, mon chien. Il doit avoir ton âge mais il est aussi vieux et fatigué que moi. »

A son nom, l’animal qui s’était couché aux pieds du mage leva la tête. Cependant comme aucun ordre ne suivit, il la reposa entre ses pattes avant et referma les paupières.

« J’ai quitté la maison de mes parents je n’avais pas douze ans mais j’étais certain qu’il serait facile de s’en sortir une fois en ville. Ce en quoi je me trompais grossièrement. Heureusement un homme m’a aidé, montrer le chemin et la bonne façon de faire les choses. Sans lui je serais surement en train de mendier à l’heure qu’il est… C’est peut-être pour ça que maintenant, aider un garçon comme toi me semble couler de source. Tu viens de loin ? »


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptySam 15 Oct 2011 - 15:16

Spoiler:



Sans que Shadow ait besoin de finir sa phrase, le mage sembla comprendre, et sans un mot, se dirigea vers une table un peu plus loin. Il hésita un dernier instant avant de le suivre. Tandis que Stark s'asseyait, celui-ci dit tout simplement : « Je ne suis pas obligé non, j’en ai envie c’est tout. Voir quelqu’un qui a mal, quelqu’un qui a faim, alors que je peux le soigner ou le nourrir… Ca serait stupide de ne rien faire, non ? » Sur ces paroles, le garçon resta une seconde songeur puis s'assit en face du mage, comme pour dire qu'il acceptait ces dires. C'était une bonne raison, effectivement. Shad n'avait jamais eu l'occasion dans sa vie d'être assez riche de quoi que ce soit pour donner, à part sa compagnie et des paroles. Il avait beaucoup reçu de toutes les personnes qu'il avait rencontré, mais n'avait jamais pu rendre la pareille. Sans doute était-ce pour cela que cela lui semblait si étrange.

« Ne t’inquiète pas pour l’argent si c’est ça qui te tracasse, tu ne me dois rien. Bon appétit ! » ajouta le mage. Assez prudemment, presque comme s'il s'attendait à ce qu'il tenait dans ses mains disparaisse, Shad saisit entre deux doigts de sa main droite l'un de ses morceau de viande -cela ressemblait à une côte. Au contraire de Stark qui avec toute la classe et la retenue que son rang social lui avait attribué, la chimère mordit pleinement dans la chair cuite, arracha un gros bout de l'os et l'engloutit rapidement. Bien plus cuite que la viande qu'il était habitué à manger, il trouva la nourriture très moelleuse et n'eut aucun mal à terminer sa côte en un temps record. Il resta un instant la tête dans les nuages à savourer ce qu'il venait de gouter. Peut-être avait-il déjà mangé une telle chose auparavent dans les montagnes d'Ymir, avant qu'il arrive à Nilfheim, mais sa mémoire était sans doute trop imparfaite à cette époque pour qu'il s'en souvienne.


Ne trouvant rien de très pertinent à dire, il leva la tête vers Stark, se détournant à son grand dam de son plat. Celui-ci semblait songeur, plongé dans ses pensées, grignotant sans trop y faire attention un bout de viande. Puis, comme saisit d'un éclair de génie, il présenta son chien. La bête semblait obéissante, on ne peut plus calme. Autrefois, Shad aurait sans doute fait comme tout les autres gosses : il se serait penché, aurait fait « Oh... Il est trop chou... » et aurait caressé la tête du bel animal. Mais la chimère ne le fit pas. Pour avoir quelque fois fait la connaissance avec les chiens des rues, ceux ci ne l'aimaient pas, comme voyant qu'il n'était pas quelqu'un d'ordinaire, sauf quand il usait de son aura pour les persuader qu'il était un gosse normal. Il craignait la réaction d'Akin, et le salua d'un léger hochement de tête, que le chien paresseux ne remarqua pas, ou tout du moins ne rendit pas. Shad ne s'en formalisa pas, et reporta donc son attention sur le mage.

Il écouta attentivement ce qu'il lui disait. Un peu de son passé, un peu de son présent. Pas grand chose, mais cela suffit à lui donner matière à réflexion. Quelques minutes avant, Shad pensait que Stark était sans doute un mage savant né dans une famille de bourgeois, élevé comme tel et qui vivait désormais de cette même manière. Il n'aurait jamais imaginé que le mage aurait put être un jour un gamin des rues comme... comme lui, Shad, en fait. En même temps, si ça n'avait pas été le cas, les faits n'auraient-ils pas étés tout autre ? Stark aurait-il seulement baissé les yeux vers lui ? Se serait-il baissé pour le secourir ? Lui aurait-il offert aussi naturellement sa pitance du jour ? Sans doute pas. Les actions de deux corps sont toujours égales et dirigées en sens opposées. Ainsi le philosophe Zahk avait-il réduit la société à une simple équation.

« Tu viens de loin ? » La question du mage raisonnait dans son esprit sans que Shad puisse y trouver une réponse valable. Il avait voulu, il y a deux semaine, trouver qui il était et d'où il venait vraiment. Il se demanda s'il ne pourrait pas éviter cette question. Mais Stark, en lui racontant un bout de son histoire, lui avait donné un bout de soi-même. Et ainsi, Shad dvait faire de même.

« Je suis né dans les montagnes d'Ymir » Commença-t-il. Avec ses paroles vinrent ses souvenirs, accrochés aux évènements, indissociables. Les cheveux roux de Maman... Ses yeux... Aussi vastes que les plus grands océans et plus bleus que le plus bleu des diamant. « J'ai... quitté ma famille à l'âge de six ans. « Sa voix se faisait de plus en plus faible. De plus en plus saccadé, au fur et à mesure que des dizaines et des dizaines de souvenirs passaient en flèche devant ses yeux. Les yeux rouges du vampire. Sa voix doucereuse. Son sourire cruel de chasseur... Son rire malsain avant qu'il ne bondisse vers Maman... « Mais je ne peux pas dire vraiment que je viens de là bas. » Je suis allé beaucoup plus loin. Je suis allé aux portes de la mort... « Je viens de... » Le Roi Vampire... La douleur, insupportable. Le cri de l'aigle à qui on modifiait le bras. Le métal s'enfonçant dans ma chair... Un éclair. Le bras noir. Et c'était la fin. Il aurait voulu répondre beaucoup de chose, mais ce fut la seule réponse qui parvint à franchir ses lèvres. C'était la seule vérité. Il avait finit de grandir là bas. Il était devenu une chimère en ces lieux sinistres. Il était mort puis devenu lui-même dans ce si terrible endroit. « Je viens de Niflheim. » Termina-t-il dans un souffle ténu.

À l'entente du nom de cette ville, l'un des hommes à côté tourna vivement la tête comme pour voir de quoi il s'agissait. Un gamin et un vieux, il se détourna pour revenir à son autre conversation bien plus intéressante.
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyJeu 20 Oct 2011 - 17:47

En présentant son chien, Luminen ne cherchait rien de plus qu’à faire la conversation. Il s’était cependant attendu à une réaction un peu plus enthousiaste de la part du garçon, plus qu’un simplement hochement de tête en tout cas. Hochement de tête que l’animal ne vit même pas, à moitié endormit couché sur le sol. Tout le monde n’aimait-il pas les animaux de compagnie ? Et particulièrement les enfants ? Mais non mon pauvre vieux, ya que toi que ça intéresse les sacs à puces de ce genre… Le mage posa le morceau grignoté de viande qu’il tenait avant d’enchainer sur des bribes de son enfance. En espérant mettre plus à l’aise cette fois le jeune Shadow. Et de conclure, non sans craindre un nouveau silence du garçon, par « Tu viens de loin ? ».

La déconfiture était lisible sur le visage de l’enfant. Les craintes de Luminen se confirmèrent, aborder ce sujet était des plus délicats. Il pouvait y avoir mille explications à cela, des parents maltraitants à l’orphelinat de toujours, en passant par la survie de larcins et de pillages. « Je suis né dans les montagnes d’Ymir ». Réputées pour leur dangerosité et la difficulté à y vivre, la réponse avait de quoi surprendre. « ffffff » Six ans ? Moi qui croyais avoir quitté les miens jeune… Le mage sentait le flot de souvenirs remonter en Shadow, souvenirs qui n’avaient pas l’air d’être heureux à entendre sa voix s’affaiblir, sa gorge se nouer. Il crut que le silence qui suivit s’éterniserait, qu’il n’aurait pas droit à plus d’explications. Ce qu’il ne pourrait reprocher au garçon, après tout, en quoi un étranger comme lui aurait droit d’en savoir plus ?

Pourtant Shadow poursuivit, d’une voix hésitante, la douleur palpable à chacun de ses mots. Les yeux rivés sur lui, Luminen ne bougeait pas d’un cil, sentant qu’à tout instant le garçon risquait de se renfermer sur lui-même. « Je viens de... Je viens de Niflheim. » La surprise frappa la mage de plein fouet, il s’arrêta même de respirer quelques secondes. Puis survint l’évidence, frappant plus fort encore. Il aurait volontiers cogné son poing sur son front, tant il s’en voulait d’être passé à côté de cette vérité. Son bras difforme, le « vampire » qu’il avait échappé… Des indices auxquels il avait été sourd, et qui confirmaient la conclusion qu’il en tirait maintenant, bien trop tard à son gout pour un homme éduqué comme il l’était, bien trop tard pour un individu qui passait son temps à faire des recherches sur le peuple vampire. Shadow était une chimère. Créées sans vraiment de raison, si ce n’était par jeu, curiosité malsaine ou pour tester les limites du vivant, les chimères étaient des humains modifiés par les vampires. Issus des élevages de Novigard ou capturés dans le royaume de Midgard, ils ne survivaient généralement pas aux greffes effectuées par leurs ravisseurs. Et s’ils survivaient, ils étaient éliminés dès lors qu’ils devenaient inutiles, ayant perdu tout l’intérêt que les vampires leur portait.

Enfin il est bien là, devant moi, à Manheim et sain et sauf… Un instant l’idée qu’il ne fut qu’un appât pour le genre d’énergumène qu’était Luminen, celui-ci se mit à fouiller du regard les alentours. Il y avait un monde fou, tout agité de tout côté, et trouver une créature aussi intelligente et maligne qu’un vampire ici revenait à trouver une aiguille dans une botte de foin. Je suis surement parano, qu'est-ce que peut bien avoir à foutre un vampire d'un type comme moi ? S’il n’était pas un appât, alors Shadow avait réussi le miracle de s’enfuir de Novigard. Le mage reporta son attention sur lui.

« On peut dire que tu reviens de loin… » Il avait à présent encore plus de questions à lui poser qu’il en avait eu auparavant. Mais elles étaient encore plus délicates à poser. Il avait suffisamment remué Shadow pour l’instant et ne voulait pas le brusquer, aussi grande que fut sa curiosité et son impatience. Il avait à portée de main un individu qui pourrait lui en apprendre énormément, plus qu’il ne pouvait l’espérer de quiconque, si ce n’était d’un vampire lui-même.

Les sourcils légèrement froncés, Luminen reprit un morceau de viande qu’il mâcha sans grande conviction, plus pour s’occuper les mains et se défaire de son immobilisme que par faim. Il réfléchissait à un moyen pacifique, profitable à tous deux, pour obtenir du garçon les informations qu’il désirait. L'os de la côte qu’il mangeait toute rognée, il le jeta à Akin qui la renifla avant de l’attraper dans sa gueule, le coincer entre ses pattes avant et le rogner à son tour avec application. Le mage avait prit sa décision.

« Ecoute, Shadow, je vais être honnête avec toi. Cela fait un bout de temps que je fais des recherches sur… – il s’assura d’un coup d’œil que personne ne les observait avec trop d’attention – sur les vampires. Je pense que tu pourrais m’en apprendre beaucoup, mais je ne veux pas te forcer. Que tu veuilles tout oublier plutôt que te replonger dans tes souvenirs, je le comprendrais parfaitement. Ce que je te propose… »

Il se pencha en avant, les coudes posés sur la table, les mains posées paumes contre le bois verni. Il lui parlait doucement, calmement, les yeux dans les yeux.

« Si tu n’as pas d’endroit où aller, je te propose le toit et le couvert, pour aussi longtemps que tu le souhaiteras. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je me chargerais de te le procurer. En échange, je te poserai chaque jour une question sur ton passé. Une seule à laquelle j’attendrai une réponse. Tu seras libre de partir à tout moment, bien entendu. »

Il se redressa, s’écartant de la table et considéra un instant l’effet de sa proposition sur le jeune garçon. Avant que celui-ci n’ait le temps d’ouvrir la bouche, il ajouta : « Je vais aller chercher à boire. Si tu refuses, tu n’as qu’à partir quand j’aurais le dos tourné. Si tu acceptes, et bien, nous trinquerons à notre accord à mon retour. »

Déjà il se levait, enjambait le banc sur lequel il était assis et défroissait son manteau. Akin s’était redressé lui aussi et fixait son maître, attendant qu’il fasse le premier pas. Le mage se détourna alors du garçon et se dirigea vers un stand à l’autre bout de la salle, son chien sur les talons. Bien qu’il sentait peser sur ses épaules chaque seconde qui le séparait du moment où il connaîtrait la réponse de Shadow, il se forçait à prendre son temps, marchant d’un pas tranquille, dissimulant sa nervosité. Il voulait lui laisser le temps d’y réfléchir - ne pas le brusquer – et le temps de décamper sans avoir à demander son reste s’il refusait. Qu'il puisse fuir, qu’il ne dise pas oui uniquement parce qu’il se sent redevable, il ne l’est pas, c’est moi qui le serait éternellement s’il accepte.

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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyLun 24 Oct 2011 - 16:22



Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !


***

Pour la première fois depuis leur rencontre, le mage sembla vraiment déconfit. Durant un éternel instant, Shad se demanda s'il avait bien fait d'avoir été honnête. Tendu au maximum, il attendit que Stark brise le silence qui semblait s'éterniser. Quand les yeux du mage semblèrent le détailler, il ne put s'empêcher de détourner la tête pour ne pas affronter l'expression qui devait s'y trouver. De la surprise ? Du dégout ? Qu'importe, le garçon ne voulait pas le voir. « On peut dire que tu reviens de loin… » dit-il enfin. La chimère redressa brusquement la tête, plus qu'étonné par la réaction de Stark. Ce type n'était pas normal, décidément. Attentif à ce qui allait se passer par la suite, Shad reposa la côté complètement rongée -Akin aurait fait difficilement mieux- et sa main alla se poser sur le bord de la table, inutile. Quant à son autre bras, comme à son habitude, il restait ballant à son côté. « Ecoute, Shadow... » continua Stark. La chimère s'executa et but chacun des mots qu'on lui offrait.

« Si tu n’as pas d’endroit où aller, je te propose le toit et le couvert, pour aussi longtemps que tu le souhaiteras. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je me chargerais de te le procurer. En échange, je te poserai chaque jour une question sur ton passé. Une seule à laquelle j’attendrai une réponse. Tu seras libre de partir à tout moment, bien entendu. »

Shad resta bouche bée devant la proposition de Stark. Avant qu'il se ressaisisse, avant qu'une question lui vienne à l'esprit, l'autre concluait : « Je vais aller chercher à boire. Si tu refuses, tu n’as qu’à partir quand j’aurais le dos tourné. Si tu acceptes, et bien, nous trinquerons à notre accord à mon retour. » puis se leva. Le moment de vide dans son esprit ne dura pas. On essaye de t'avoir, Shad... On veut te mettre des chaînes ! Fuis, pars... disait une première voix. Comment ne pas la prendre en compte ? On ne pouvait pas ignorer ceci. Serait-il encore libre, s'il acceptait l'accord ? Il devrait rester plus ou moins au même endroit, et ne parlons pas de parler de ses souvenirs. Donner de ses souvenirs, donner un peu de soit-même, chaque jour, s'ouvrir un peu plus, parfois même jusqu'au sang. Était-il prêt à cela ? Sans doute pas. Ne plus sentir durant un temps la grisante sensation de n'avoir plus aucune limite, de pouvoir partir un jour sans se sentir lié à un endroit ? Non merci. À cause de lui-même, à cause de son passé, Shad ne pouvait accepter. Il n'avait qu'à partir durant qu'il en était encore temps, et il ne restera de cette rencontre qu'un vague souvenir. C'était évident. Alors pourquoi est-ce que je ne bouge pas ?
Là aussi, c'était évident : Shad avait dû survivre jusqu'alors. Il avait connu le froid, il avait connu la faim, il avait connu la peur. Et voilà qu'on lui proposait de mettre (temporairement tout du moins) une fin à tout ceci. À lui une vie sans trop de soucis, à vivre avec cette personne qui lui avait déjà donné à manger. Moralement, il lui était impossible d'accepter la proposition de Stark. Mais par intérêt ? Était-il capable d'un sacrifice pour une meilleure vie - pour rester en vie - ? Et de nouveau : était-ce si contraignant d'accepter ?
Et même s'il acceptait, que cela signifierait-il pour Stark ? Quel était le but ultime du mage ? Voulait-il aller jusqu'à la compréhension de ce peuple maudit sadique et inhumain ? Comment pouvait-il s'intéresser à ces êtres dépourvus d'âme ?

Il y avait trop de données, trop d'hésitations, trop de choses à peser... Shad sentait bien qu'il ne pouvait pas faire un choix maintenant, sans y avoir correctement réfléchit. Il jeta un regard assez désespéré autour de lui, et vit le dos du mage accompagné de la silhouette d'Akin... Il allait se retourner d'un instant à l'autre... Hâtivement, Shad sortit un bout de papier tout froissé et écrivit rapidement avec un bout de charbon : Je pense avoir besoin de plus de temps, et peut-être que vous aussi. Demain matin. suivit d'une adresse -celle d'une auberge miteuse où Shad avait négocié sa place contre quelques piécettes durement gagnées. Il se laissait la nuit pour penser. Elle porte conseil, parfois.
Il plaça la feuille sous l'assiette de Stark, enjamba prestement le banc de la table. Puis, sans aucune dignité, fugua en courant, pour la deuxième fois de la journée.
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MessageSujet: Re: Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen]   Festoyons, inconnus! [Shadow, Luminen] EmptyDim 30 Oct 2011 - 13:59

En approchant des étales où étaient vendues les boissons alcoolisées, l’atmosphère et l’ambiance changeaient. Les voix s’élevaient, s’emmêlaient les unes aux autres en un brouhaha tapageur, par-dessus lequel portaient des voix encore plus puissantes, ordres beuglés d’un bout à l’autre de la masse compacte de populace, commandes passées aux vendeurs et réclamations de ceux-ci quant aux pièces qu’ils attendaient. L’odeur vous prenait aussi, relents de sueur et d’alcool, mêlés aux eaux de toilettes que ces messieurs portaient pour impressionner ces dames.

Akin avait rapidement abandonné l’idée de coller aux basques de son maître. Il s’était posé sur son arrière-train, la tête légèrement penchée, les narines brassant frénétiquement dans l’espoir d’accrocher l’odeur du mage. Le perdre de vue n’était pas pour le mettre à son aise, mais il ne paniquait aucunement, tout confiant qu’il était dans la fidélité de l’homme. Celui-ci avait été happé par la foule il lui fallait jouer des coudes avec persévérance pour se glisser entre les fêtards jusqu’aux futs qu’il convoitait. La chaleur dégagée par le monde autour de lui le fit transpirer à son tour et c’est le front luisant et les lunettes glissant sur son nez, qu’il parvint à hauteur du vendeur.

C’était un petit bonhomme, tout en rondeur, les pommettes aussi rouges que l’étoffe de sa chemise. Sa tignasse était d’un noir de jais, comme le bouc qu’il s’était taillé en pointe recourbée vers le haut. Ses yeux, petits et enfoncés dans le crâne, scrutaient tous alentours et détaillèrent le visage du mage en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Les pupilles brillantes indiquaient que l’homme n’était pas à jeun, mais il avait l’air du gars à qui on ne la fait pas, intelligent et méfiant. L’apanage d’un bon marchand. Ce qu’il semblait être, au vu des bagues qu’il agita devant Luminen lorsqu’il vint frotter ses mains l’une contre l’autre.

« Il vous faut une coupe, l’ami ? »
Une coupe sous-entendait du vin. Le mage aurait pu être tenté, amateur de grands crus qu’il était. Mais son esprit était ailleurs, tourné vers le garçon qui l’attendait ou ne l’attendait pas, et à qui il s’était mit en tête d’offrir une chope de bière, boisson plus adaptée à la fête sans doute, et plus à même de convenir à un jeune âge.

« Deux chopes. De la brune. »

Phrases courtes et ton peu cordial n’étaient pas dans ses habitudes, cependant se tenir ici même, poussé de trois côtés par les buveurs et ceux qui attendaient pour boire, Luminen expédiait l’affaire au plus vite. Le marchand en fit tout autant. A peine la commande passée, il tenait déjà deux anses de fer d’une main, trottinait vers un fut sur sa gauche, ouvrait le robinet de l’autre main et remplissait les chopes à ras bord. Le temps qu’il revienne, Luminen avait tiré de sa manche de quoi le payer et l’échange se fit dans une bousculade qui renversa une bonne partie de la mousse brunâtre.

Il fut encore plus difficile d’emprunter le chemin inverse, direction la table à manger, qu’à l’aller. Luminen portait les choppes à bout de bras au-dessus de la foule qu’il écartait de moult « excusez-moi, pardon ». Il s’extirpa de la masse avec l’impression d’avoir franchit une jungle tropicale où il aurait plut du mauvais vin. Il soupira de soulagement et esquissa un sourire. Devant lui, remuant la queue et déjà debout prêt à repartir, Akina l’accueillait amicalement.

« Voyons si Shadow aussi aura attendu… »

Il porta son regard en direction de la table et de suite son sourire retomba, ses épaules s’affaissèrent et il resta un moment immobile à contempler ce qu’il ne s’était que trop attendu à voir. Le chien sembla comprendre que quelque chose ne tournait pas rond et il laissa retomber le panache de sa queue pour se rendre aussi immobile que son maître. Jusqu’à ce que l’impatience lui fasse donner un coup de truffe dans le genou du mage.

« Oui, oui… allons-y. »

Ce fut la mine basse et avec l’impression d’avoir encore vieillit que Luminen se rassit à sa même place. Comment ai-je pu croire qu’il resterait ? Certes, il inspirait plutôt la confiance aux inconnus et ses dons de guérisseurs n’y étaient pas étrangers. Mais ce qu’il réclamait du garçon était bien trop : remuer un passé certainement douloureux, enfonçant chaque jour la lame un peu plus profond dans la chair. Il posa devant lui les deux chopes dont une partie du contenu s’était perdue en cours de route, quelques gouttes à chaque fois qu’il percutait un corps, soit bien trop souvent. Je suppose que du coup, les deux sont pour moi, ça doit me donner l’air d’un sacré poivrot !

C’est à ce moment-là qu’il remarqua un coin de papier dépassant de sous son assiette. Les sourcils froncés d’étonnement, il le dégagea et fit courir ses yeux sur les quelques lignes griffonnées : XXX. Il eut un petit rire irrépressible qui lui souleva les épaules, puis un nouveau sourire vint illuminer son visage. Sans qu’il s’agisse d’un « oui » qu’il avait espéré, voila qui était des plus encourageants. Ce n’était en tout cas pas un « non » et l’optimisme du mage se plaisait à croire qu’il s’était montré convainquant.

Le bout de papier toujours dans sa main, Luminen considéra tout ce qu’il signifiait, hormis les mots qui s’y étalaient. Déjà, le jeune Shadow savait écrire. Cela n’aurait pas été surprenant venant d’un enfant de grande famille noble ou bourgeoise. De la part d’un vagabond, apparemment seul, ça l‘était beaucoup plus. Intrigué, le mage se promit de demander un de ces jours au garçon, le cas échéant, qui lui avait apprit à écrire. Savoir écrire entendait savoir lire et donc un potentiel d’instruction déjà fort développé. Car quand Luminen proposait à Shadow de l’héberger, il entendait aussi bien l’éduquer. Tout comme il avait été éduqué par son maître quelques trente ans avant. Même si celui qui lui a apprit à lire n’a pas du se contenter de lui enseigner les lettres…

L’autre chose intéressante à propos de ce message était ce qu’il laissait entendre de la personnalité du garçon. Le mage lui avait offert le choix entre deux possibilités et il avait trouvé une troisième voie. Intelligent. Troisième voie qui lui permettait de prendre le temps de réfléchir sur la proposition à tête reposée, seul et sans précipitation. J’avoue, je l’ai vraiment pressé… il a bien fait. Cette méfiance du garçon, cette volonté de prendre une décision sérieusement et non pas sur un coup de tête, voila qui était des plus louables.

Tout cela mit Luminen d’excellente humeur. Il roula et fuma une cigarette, le message toujours dans la main qu’il ne cessait de relire, descendant de temps à autre une gorgée de bière. Dans la soirée, il vida les deux chopes et s’offrit encore quelques verres de vin. Il ne rentra pas tard à l’auberge où il avait loué une chambre confortable. Après un accro avec le tenancier quant à l’endroit où dormirait Akin, il grimpa l'escalier et entra dans la petite pièce qu'il ferma à calé derrière lui. Après avoir consigné dans son carnet quelques lignes résumant sa rencontre, il s’effondra sur le lit, le chien roulé en boule juste à côté, et se laissa tomber rapidement dans le sommeil. Il avait rendez-vous le lendemain matin et il s’y rendrait aux premières lueurs de l’aube.

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